Jerome Sarrac
Archonte et oracle, cherchant à purifier l'air corrompu de notre société.
Description du Personnage
Jérôme Sarrac cultive l'image d'un universitaire britannique d'ascendance française dans la quarantaine, spécialisé dans la mécanique des fluides et la pollution urbaine. Grand et sec, il a su adapter son style au XXIe siècle, alternant entre des tenues décontractées-chics pour ses cours (pulls en cachemire et pantalons bien coupés de marques italiennes) et des vêtements techniques haut de gamme pour ses activités nocturnes. Son visage anguleux aux traits aristocratiques est marqué par un nez aquilin prononcé et des yeux d'un gris délavé, presque transparents, qui semblent constamment scruter l'invisible.
Ses cheveux gris fer, coiffés avec une négligence étudiée, et son aisance naturelle lui donnent un air de chercheur branché plutôt que d'universitaire poussiéreux. Son accent britannique prononcé lorsqu'il parle français et son usage exclusif de l'anglais dans ses cours ajoutent à son personnage d'universitaire international, tandis que sa maîtrise surprise du tchèque - héritage de ses années à Prague - suscite parfois la curiosité.
Petit-fils supposé d'un héros de la Résistance française, il s'est forgé une réputation de chercheur brillant et accessible à l'université. Son absence de maîtrise de l'italien, qu'il justifie par son arrivée récente à Turin et son emploi du temps chargé, l'a conduit à donner tous ses cours en anglais, ce qui convient parfaitement au caractère international de ses séminaires de recherche. Si ses collègues le considèrent comme un original pour ses cours du soir et son obsession de la qualité de l'air qu'il mesure avec des appareils dernier cri, son appartenance au groupe des "Chauves-souris" correspond parfaitement à l'image d'un universitaire moderne qui concilie carrière intellectuelle et sports extrêmes.
Il habite un loft rénové proche de la Mole Antonelliana, dont la bibliothèque impressionnante côtoie des équipements high-tech et des purificateurs d'air design, créant un espace qui reflète parfaitement son personnage : un intellectuel du XXIe siècle passionné par l'innovation et les sensations fortes.
Journal de Campagne
Journal de Campagne
Détails de la session #1 - Lettre à Grace Stephanie Ravenhill
Turin, le 17 janvier de l'an 2025
À l'attention de Madame Stephanie Ravenhill,
En sa dernière demeure de Camden.
Mon bel oiseau,
Le foehn, ce vent capricieux des Alpes, descend sur la ville telle une main invisible, transportant dans son étreinte les exhalaisons délétères de la vallée du Pô. Les particules en suspension racontent une histoire troublante - les analyses récentes y ont décelé des traces de cocaïne, d'excréments et de particules fines, témoignage de la corruption moderne qui s'infiltre jusque dans l'air que nous ne respirons plus. Turin demeure, hélas, l'une des métropoles les plus polluées d'Europe, prisonnière de sa géographie et de ses péchés industriels.
Chaque nuit qui passe est un rappel de votre absence. Mes appartements près de la Mole Antonelliana, malgré sa proximité d'hauteurs pleines de promesses et d'une vue sur un patrimoine chargé d'histoire, demeurent vides de votre présence. Je me surprends parfois à parler aux murs, comme nous le faisions durant nos longues nuits d'étude. Et ressasser ces trois années où nous avons pu partager à nouveau, quand vous m'avez rejoint, nos marches folles dans Prague, nos projets de famille. J'ai déserté la voie de Golconde pour des choix plus pragmatiques, mais nos conversations restent prégnantes parmi mes obsessions de détente.
Je parle de mon lieu, en oubliant les faits propres à défrayer les feuilles de chou. Ce dernier serait hanté ! Les manifestations s'intensifient lorsque mes pensées se tournent vers Merle, votre Infant félon. Les livres traitant de la diablerie tremblent sur leurs étagères. Leurs pages s'agitent dans un ballet frénétique. Est-ce là votre façon de me guider ? Ou tentez-vous, même dans la mort, de tempérer ma soif de vengeance ? Je perçois ces signes aussi clairement que je sens encore parfois les battements d'un cœur depuis longtemps immobile.
Ici, je suis devenu Jérôme Sarrac, petit-fils supposé d'un héros de la Résistance française. J'ai tissé cette identité pour me fondre parmi les hommes comme nous aimions le faire, Madame. Mes missions de l'époque sont devenues les exploits d'un capitaine du Special Operations Executive dans le maquis des Fraichots. J'ai choisi ce maquis particulier du Sud-Morvan car ses archives ont brûlé en 1944 - un détail qui me permet d'éviter les questions trop précises. Le capitaine Sarrac aurait été parachuté de nuit, comme tant d'autres agents de la section F, pour coordonner les réseaux locaux. Dans cette version de l'histoire, il aurait continué à servir dans l'ombre après la guerre, expliquant ainsi pourquoi si peu de traces subsistent de son passage. Le nom lui-même, je l'ai emprunté à un village abandonné des Cévennes - Sarrac, un lieu où même l'air semble figé dans le temps.
Cette identité française justifie non seulement ma présence à Turin, si proche de la frontière, mais donne aussi un cadre à mes… excentricités. Et mes malheureux dérapages de comportements s'expliquent comme par magie : il suffit de dire que je suis "français", et les têtes hochent avec approbation. Mon accent britannique que les meilleures oreilles peuvent déceler s'explique simplement : une mère anglaise, des études à Londres, l'entrée dans une unité au service de la Libération - une fiction qui n'est qu'un miroir déformé de ma propre histoire.
Je donne à nouveau des cours à des doctorants et étudiants en master - avec un arrangement horaire qui convient parfaitement à ma condition, que j'ai présenté à l'université comme une excentricité de chercheur préférant le calme des heures tardives. J'enseigne ce que j'appelle désormais "l'aérodynamique urbaine contemporaine". J'ai dû adapter mes théories des fluides pour ce siècle pollué. Là où j'étudiais jadis les mouvements purs de l'air, j'analyse maintenant la dispersion des particules fines, la circulation des polluants, l'impact des îlots de chaleur urbains. Ces jeunes chercheurs sont fascinés par mes observations sur les microclimats créés par les gratte-ciels de Turin, ignorant mes théories morales et spirituelles que je garde à travers moi. Je les guide dans leurs travaux sur la modélisation numérique et l'intelligence artificielle appliquée à la météorologie urbaine, parachevant une discipline qui continue de me fasciner.
Dans la salle de séminaire, sous l'éclairage large des salles de cours, je les observe tandis qu'ils présentent leurs recherches. Il y a ce doctorant, Marco, brillant et passionné, dont l'intensité me rappelle douloureusement notre fils avant qu'il ne reçoive l'Étreinte. Une autre, Sophia, dont la rigueur méthodologique fait mon admiration et me rappelle mes jeunes années. Et puis Paolo, toujours en retrait mais dont les intuitions théoriques me font parfois oublier que je suis face à de simples mortels. S'ils rentrent dans ma vie, c'est parce que leur sang coule certains soirs dans ma bouche, sans qu'il ne s'en rendent vraiment compte. J'ai rarement laissé un de mes donneurs me dire non, mais je caresse l'idée d'un partage mutuel de nos esprits qui transcende le bête appétit.
Je suis venu à Turin à la demande du Prince, et doit m'acquitter plusieurs fois par semaine d'assemblées municipales où je peine à faire émerger des lignes d'amélioration. Beaucoup ne jurent que par la Bête, ou par le confort moderne facilité par leurs pouvoirs hérités. Je m'échine à leur rappeler que si les hommes commencent à se révolter contre les riches, les jeunes vampires peuvent également viser une nouvelle répartition des richesses, plus à leur avantage. Comment pourrais-je agir autrement après ce qu'a fait Merle ? Il est le parangon de la redistribution aveugle, amorale, qui marche sur les ruines fumantes de l'Ancien Monde. Le nom que vous lui aviez donné, évoquant ces oiseaux chanteurs que vous aimiez tant, est devenu une cruelle ironie. Sa trahison n'est pas seulement la fin de notre quête commune, elle est la négation de tout ce en quoi vous croyiez.
Pour tromper la solitude, je m'élance dans le ciel de Turin. Les "Chauves-souris" - c'est ainsi que s'est rebaptisé ce groupe de chasseurs d'orages que j'ai initiés aux plaisirs du base jump urbain - ne se doutent pas à quel point leur sobriquet est approprié. Ils me croient simplement passionné par les phénomènes atmosphériques nocturnes, et leur enthousiasme pour les sauts en wingsuit depuis la Basilique de Superga me permet de maintenir cette illusion d'humanité. Mais, dans ces moments où nous fendons l'air nocturne ensemble, mon corps se souvient. Le fantôme d'un cœur palpite dans ma poitrine, irradiant des schémas corporels qui ne servent plus, sauf à me sentir vivant.
Vous auriez souri, mon bel oiseau, en apprenant que je m’offre les services d'une détective privée, Jessica Leone, pour prévenir les coups bas des vampires qui ne sont pas de mon côté. Je l’avais initialement recrutée à cause de son rythme de vie : elle passe ses journées à cuver l’alcool qu’elle ingurgite au mépris de ses organes. Au début, son travail était professionnel, mais j’ai du lui dire de ne pas me suivre quand je pars dans les ombres. Un soir où je me contentais de lire dans la bibliothèque, elle m’a appelé pour m’invectiver d’ennui. Nous avons alors échangé sur nos vies, sur ma dernière identité. Depuis, nous entretenons d'étranges dialogues téléphoniques où je me surprends à rire comme autrefois. Elle me rappelle parfois votre perspicacité, cette façon que vous aviez de voir au-delà des apparences. Mais ces conversations, aussi réconfortantes soient-elles, ne font que souligner l'immensité de votre absence. Chaque mot échangé avec elle me rappelle que vous seule arriviez à faire taire mes obsessions par la seule force de votre présence.
Cette missive rejoindra les autres par les bons soins de mon petit-neveu William. Il continuera fidèlement sa tâche, m’a-t-il assuré, déposant mes lettres dans le caveau familial de Camden aux premières lueurs de l'aube. Il ignore que la sépulture est vide, tout comme il ignore ma véritable nature. Son dévouement à perpétuer cette correspondance me touche - cette fidélité fait écho à votre bonté naturelle qui s’exprimait sans rien exiger en retour. Le temps n'atténue en rien la douleur de vous avoir perdue deux fois. D'abord à la tuberculose, puis à la diablerie - comme si le destin s'acharnait à nous séparer. Les nuits se suivent, mais aucune ne vous ramène à moi. Je continue pourtant, porté par la certitude que justice sera faite. Non pas pour la rédemption que vous cherchiez à m'offrir, mon bel oiseau, mais pour que votre sacrifice ne reste pas impuni.
Votre éternel mari
Post-scriptum : L'air de cette nuit me rappelle celui de notre première rencontre à Trinity College. Peut-être est-ce là un signe que je devrais coucher sur le papier les souvenirs de cette époque lors de ma prochaine missive.
Histoire
Naissance à Camden, Londres.. Issu d'une famille modeste mais éduquée, il montre très tôt des capacités exceptionnelles en mathématiques et sciences naturelles.
Études à Trinity College, Cambridge, grâce à une bourse d'études. Développement de son intérêt pour la météorologie et les mouvements de l'air.
Après son doctorat, Taylor rejoint le Met Office.
Durant la Grande Guerre, Taylor est mobilisé au sein du Met Office pour l'analyse des conditions de vol des dirigeables. Parallèlement, il devient rooftop spotter dans Camden.
Mariage avec Grace Stephanie Ravenhill, experte en santé publique.
Gravement blessé, il reçoit l'Étreinte d'urgence de Juliet Parr. Il doit faire passer un message vital à travers les lignes ennemies en récupérant un Zeppelin abattu.
Mission secrète à Turin. Revient à Londres ensuite.
Théorise sur la nature morale de sa condition, développant des théories complexes liant science, moralité et vampirisme. Taylor poursuit sa carrière scientifique tout en s'adaptant à sa condition de vampire.
Grace contracte la tuberculose, probablement en travaillant dans les abris surpeuplés. Elle meurt de la tuberculose pendant un raid aérien, alors que Taylor est sur les toits à observer les bombardiers.
Taylor utilise ses contacts scientifiques et sa compréhension des patterns atmosphériques pour tenter d'infiltrer les opérations allemandes.
Il participe à plusieurs missions secrètes en France occupée, mais son manque d'expérience en combat et en espionnage le dessert.
Il reçoit un entraînement intensif de la part d'autres vampires plus expérimentés dans l'art de la guerre
Ses dernières missions sont plus réussies, mais jamais à la hauteur de ses ambitions initiales. Il rencontre Paul Sarrette, qui lui inspirera son identité à Turin 75 ans plus tard.
Sous l'indentité de Gottfried Scheiner, il devient ingénieur du rail, et sillonne l’europe pour accumuler des recherches sur Golconda
Retrouvailles avec Grace, devenue une Salubri
Découverte du tarot mystique à Prague, et rencontre de Vladimir Korda, qui le prend sous sa coupe.
Merle ne supporte pas son statut de sang clair. Il commet la diablerie sur Grace, et rejoint les Anarchs. Taylor brûle ses recherches sur Golconda et quitte le service du Prince de Prague.
Identité de Jerome Sarrac. Installation à Turin comme professeur d'aérodynamique urbaine contemporaine et conseiller du Prince.
Nommé archonte par la Camarilla
Événements Récents
Proches
Vampires
Les Trois Vies
Geoffrey Taylor, Gottfried Scheiner, Jerome Sarrac : trois identités, trois époques.
Fiche de Personnage
Caractéristiques, disciplines et particularités d'un Malkavien pas comme les autres.
La Quête de Pureté
Ma recherche perpétuelle de la pureté de l'air et mes investigations en tant qu'archonte.